Comprendre la rémunération des intermittents du spectacle
Salaire des intermittents du spectacle
Le statut d’intermittent du spectacle permet aux artistes et techniciens de travailler sur des contrats courts aussi appelé CDDU (contrat à durée déterminée d’usage) tout en bénéficiant d’un régime d’indemnisation particulièrement adapté à leur activité qui peut être jalonnée de périodes d’inactivité inhérentes à leur métier. Mais comment sont-ils rémunérés ? Quels sont les modes de paiement et les minimas salariaux qui s’appliquent ? Cet article vous donne toutes les clés pour comprendre la rémunération des intermittents du spectacle.
Comment est géré le salaire des intermittents du spectacle ? Les modes de rémunération
Les intermittents du spectacle sont rémunérés selon différentes modalités, en fonction de leur métier et des conventions collectives applicables. Il important de rappeler qu’il existe deux catégories d’intermittent :
- les artistes du spectacle
- les techniciens et ouvriers
Le cachet intermittent
👉 Pour les artistes ?
Les artistes du spectacle (acteurs, chanteurs, danseurs, musiciens, etc.) sont majoritairement rémunérés en cachets, qui correspondent à une unité forfaitaire de travail, indépendamment du nombre d’heures réellement effectuées.
- Cachet isolé : Payé pour une prestation unique.
- Cachet groupé : Lorsque l’employeur engage un intermittent pour plusieurs jours consécutifs.
- Cachet majoré : Certains cachets peuvent inclure des compensations pour des répétitions ou des déplacements.
Le montant d’un cachet d’artiste est déterminé soit par des accords collectifs, soit par une négociation avec l’employeur. Dans le cadre du régime des intermittents, chaque cachet est considéré comme équivalent à 12 heures de travail par France Travail (ex-Pôle emploi), peu importe la durée réelle de la prestation.
Deux types d’activités permettent de bénéficier d’un cachet d’artiste :
✅ Les répétitions d’un spectacle
✅ Les représentations d’un spectacle
Ainsi, un intermittent peut cumuler plusieurs cachets au cours d’une même journée ou soirée.
👉 Et pour les techniciens ?
Contrairement aux artistes, les techniciens sont généralement rémunérés à l’heure ou sous forme de forfait journalier, selon les règles établies par les conventions collectives.
Bon à savoir : Pour compléter leur nombre d’heures et maintenir leur statut, artistes et techniciens peuvent également donner des cours ou des formations en lien avec leur discipline artistique. Ce volume est limité à :
- 70 heures par an pour les moins de 50 ans
- 120 heures par an pour les plus de 50 ans
Dans les deux cas, ils signent un CDDU avec leur employeur et doivent cumuler 507 heures sur douze mois pour pouvoir bénéficier des allocations chômage.
Calculer la rémunération d’un intermittent du spectacle
Calculer le salaire net ou brut d’un intermittent du spectacle peut vite devenir complexe ! Entre les différents abattements, le type de contrat (CDDU) ou encore le mode de rémunération (cachet intermittent), plusieurs spécificités entrent en jeu.
💡 Comment éviter les erreurs ?
La solution la plus simple et la plus fiable est d’utiliser un simulateur en ligne. Cet outil permet d’estimer précisément la rémunération en tenant compte de toutes les particularités du statut d’intermittent.
📈 Accédez à notre outil de simulation ici :
Les minima salariaux et conventions collectives
Le SMIC intermittent du spectacle
Contrairement aux idées reçues, les intermittents du spectacle ne sont pas automatiquement soumis au SMIC horaire standard. Leur rémunération est fixée par des conventions collectives sectorielles, qui prévoient des minima salariaux spécifiques en fonction des métiers et des types de productions (spectacle vivant, audiovisuel, cinéma, etc.).
Ainsi, un technicien dans l’audiovisuel ou un comédien sur une production cinématographique ne percevra pas le même salaire minimum qu’un musicien en tournée. Ces grilles tarifaires sont renégociées périodiquement par les partenaires sociaux du secteur.
Les conventions collectives du spectacle vivant
Les conventions collectives définissent les conditions de travail, les classifications de poste et les grilles de rémunération minimales pour chaque métier du spectacle. Voici quelques exemples :
- Convention collective nationale des entreprises artistiques et culturelles : applicable aux salariés du spectacle vivant subventionné.
- Convention collective de la production audiovisuelle : concerne les techniciens et artistes travaillant sur des productions audiovisuelles.
- Convention collective des entreprises du secteur privé du spectacle vivant : encadre les conditions d’emploi dans les structures privées (théâtres, salles de concerts, festivals).
- Convention collective de la production cinématographique : fixe les règles pour les intermittents du cinéma.
Chaque convention précise les montants des salaires minimaux applicables à chaque catégorie de métier ainsi que les majorations liées aux heures supplémentaires, aux déplacements ou encore aux conditions particulières de travail.
Comprendre la fiscalité des intermittents du spectacle
Salaire brut et salaire abattu : comprendre la différence
- Salaire brut abattu : Ce mode de déclaration inclut une réduction liée aux frais professionnels engagés par l’intermittent. Cette option peut être avantageuse pour l’employeur, car les cotisations sociales sont calculées sur un montant réduit.
- Impact pour l’intermittent : Bien que cette option puisse réduire le revenu imposable, elle entraîne également une baisse des cotisations sociales, ce qui peut affecter les droits à la retraite et aux allocations chômage.
En cas de choix pour la déduction des frais professionnels, celle-ci s’applique à tous les revenus versés par un même employeur sur l’année civile, avec un plafond fixé à 7 600 € par an. Si ce montant est dépassé, le calcul des charges se base sur le salaire brut non abattu.
Détermination du revenu imposable
Pour déterminer le revenu imposable, l’administration fiscale permet la déduction de frais professionnels qui réduisent le revenu à déclarer. Ces frais peuvent être déduits soit de manière forfaitaire, soit selon les frais réels exposés, avec des modalités spécifiques selon les types d’artistes (musiciens, chorégraphiques, lyriques, etc.).
Cette première partie d’analyse de la fiscalité des intermittents du spectacle met en lumière les spécificités de leur régime fiscal. Dans la prochaine partie, nous explorerons plus en détail les modalités de déduction et les implications fiscales en fonction du type d’activité exercée.
Lors du calcul de l’impôt sur le revenu, les intermittents du spectacle bénéficient d’un régime de déduction plus avantageux que la déduction forfaitaire de 10 % appliquée aux salariés classiques. Cependant, ce régime est également plus complexe. Dans cet article, nous détaillons les spécificités de la fiscalité des intermittents, notamment les déductions applicables à leurs revenus.
5 % de déduction pour les professions artistiques
De manière générale, les artistes dramatiques, lyriques, cinématographiques, chorégraphiques, ainsi que les musiciens, choristes, chefs d’orchestre et régisseurs de théâtre peuvent déduire de leur revenu imposable un montant correspondant à 5 % de leur rémunération nette annuelle déclarée. Cette déduction couvre divers frais professionnels, incluant :
- Les frais de formation personnelle
- Les frais liés à la participation à des concours ou auditions
- Les dépenses vestimentaires et de coiffure
- Les frais de communication téléphonique à caractère professionnel
- Les fournitures diverses (partitions, métronome, etc.)
Les professeurs de musique qui exercent simultanément une activité artistique rémunérée à titre accessoire peuvent également bénéficier de cette déduction de 5 % pour les rémunérations perçues dans le cadre de leur activité artistique.
14 % de déduction supplémentaire pour les artistes musiciens
Les artistes musiciens ont des dépenses spécifiques liées à leur activité, notamment l’achat d’instruments de musique. Ainsi, ils peuvent bénéficier d’une déduction supplémentaire de 14 % de leur rémunération nette annuelle déclarée. Cette déduction inclut :
- L’amortissement annuel des instruments de musique et des frais accessoires
- Les matériels techniques utilisés à des fins professionnelles
Le montant déductible est toutefois plafonné à 12 652 euros pour les revenus de l’année 2020. Les musiciens ont également la possibilité de renoncer à cette déduction forfaitaire et de déclarer leurs frais réels, ce qui peut être avantageux s’ils renouvellent fréquemment leurs instruments. Les intérêts des emprunts contractés pour l’achat d’instruments sont entièrement déductibles l’année de l’achat.
14 % de déduction supplémentaire pour les artistes chorégraphiques, lyriques et choristes
Les artistes chorégraphiques, lyriques et choristes, bien qu’ayant des frais difficiles à justifier, peuvent également bénéficier d’une déduction forfaitaire de 14 % sur leur rémunération annuelle. Cette déduction comprend :
- Les frais de formation personnelle
- Les frais médicaux non remboursés
- Les frais d’instruments de musique utilisés pour des répétitions
Tout comme les musiciens, ces artistes peuvent renoncer à ce taux forfaitaire et opter pour la déduction de leurs frais réels, à condition qu’ils soient correctement justifiés
Prélèvement à la source (PAS) : application pour les intermittents
Depuis le 1er janvier 2019, le prélèvement à la source s’applique également aux intermittents. Le taux de prélèvement est calculé sur la base des revenus imposables, mais les intermittents peuvent opter pour un taux neutre, ajustable via une déclaration mensuelle si nécessaire.
Imposition des allocations chômage (ARE)
Les intermittents peuvent bénéficier de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE), qui est également soumise à l’impôt sur le revenu. Ces allocations doivent être déclarées dans la section autres revenus imposables, avec un montant incluant :
Conclusion : anticiper et optimiser sa fiscalité
Les intermittents du spectacle doivent comprendre les particularités fiscales de leur statut pour optimiser leur imposition tout en protégeant leurs droits sociaux. Qu’il s’agisse de salaire brut abattu, d’allocations chômage ou de déductions forfaitaires, chaque option a ses avantages et ses limites.
En maîtrisant ces spécificités, ils peuvent mieux gérer leurs revenus, réduire leur charge fiscale, et sécuriser leur avenir financier. Pour une gestion optimale, il est recommandé de consulter un expert fiscaliste ou un comptable spécialisé dans les professions artistiques.
🔄 Employeurs :
- Simplifiez la gestion de vos intermittents avec notre service complet ! En savoir plus
- Estimez les salaires de vos intermittents : Accéder au simulateur
💼 intermittents : Estimez votre rémunération en quelques clics ! Accéder au simulateur